JLL l’a publié il y a quelques jours, mettant à jour celui publié en mars.
Le nouveau rapport, avec son ensemble de projections mis à jour, met en évidence plusieurs obstacles auxquels l’industrie est confrontée en cette période d’énorme incertitude économique. Plus précisément, le rapport examine la santé générale du secteur de la construction, ainsi que l’état du marché du travail, la disponibilité des matériaux et les coûts globaux.
En se concentrant d’abord sur la santé de l’industrie, le rapport note que même si le secteur a connu une activité accrue cette année, la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des normes de prêt ont entraîné une baisse des mises en chantier depuis juin.
Un marché en effervescence se heurte à la probabilité croissante d’un ralentissement, ce qui entraînerait des obstacles considérables pour l’industrie. JLL prévoit un ralentissement des mises en chantier qui se prolongera considérablement jusqu’à l’année prochaine, conséquence des taux d’intérêt qui ne devraient pas culminer avant la fin de cette année. Les auteurs prédisent que l’activité de construction diffère considérablement d’un secteur à l’autre, ce qui rend la spécialisation et la gestion de la complexité de plus en plus essentielles au succès des entrepreneurs.
Dans le même temps, le défi de trouver et de conserver de la main-d’œuvre continue de tourmenter l’industrie. La construction est confrontée à bon nombre des problèmes structurels du travail et des coûts de main-d’œuvre élevés auxquels d’autres secteurs sont confrontés dans le monde post-pandémique. Si l’on ajoute à cela la baisse de productivité, il n’est pas surprenant que de nombreuses entreprises de construction redoublent d’efforts pour retenir les talents.
Les secteurs de la construction, soutenus par les dépenses publiques, prévoient de continuer à augmenter leurs effectifs, car ils ne manquent pratiquement pas de rythme.
D’un autre côté, les secteurs qui anticipent une chute des mises en chantier commencent déjà à réduire leurs effectifs.
Le tableau d’ensemble et inquiétant, rapporte JLL, est que dans un avenir prévisible, l’activité de construction par employé devrait rester supérieure aux niveaux d’avant la pandémie, tandis que la croissance de l’emploi restera obstinément inférieure aux exigences du secteur.
Il y a de bonnes nouvelles sur le front des matériaux. La dynamique de la chaîne d’approvisionnement est revenue à quelque chose qui se rapproche des normes traditionnelles, tandis que les futures hausses de coûts devraient être gouvernables. Des délais de livraison élevés ont caractérisé le premier semestre, notamment dans les secteurs de la mécanique, de l’électricité et de la plomberie. Ici, l’approvisionnement en matériaux ne parvient pas à suivre le rythme du besoin croissant de centres de données et d’électrification.
En regardant vers l’avenir, les pronostiqueurs du secteur prévoient un retour à une inflation à un chiffre. Les prix des matériaux devraient continuer à augmenter à leur rythme modéré actuel. Mais les coûts diminueront encore davantage à mesure que le déclin de l’activité entraînera un dégagement du pipeline actuel. Dans le même temps, certains matériaux subissent des pressions sur l’offre.
C’est le cas, par exemple, du bois d’œuvre canadien, dont l’approvisionnement a été mis à mal par les incendies de forêt de l’été.
Les coûts du secteur se sont stabilisés, ce qui constitue la période de croissance la plus lente depuis que l’émergence du Covid-19 a été qualifiée d’urgence internationale. Cela a stimulé les perspectives des entrepreneurs, même si les niveaux d’activité se sont modérés.
Les mises en chantier de bâtiments ont diminué, ce qui a conduit les auteurs du rapport de JLL à prévoir une diminution d’un cinquième du nombre de constructions actives au cours des premiers mois de l’année prochaine.
Dans le même temps, la croissance des salaires restera élevée, au taux prévu de cinq à sept pour cent, tandis que les coûts des matériaux devraient atteindre en moyenne quatre pour cent. De plus, les délais de livraison se sont améliorés, ce qui a permis de constituer des stocks pour davantage de produits.
Le ralentissement attendu – et la réaction des entrepreneurs – ont précipité une baisse des coûts totaux au cours des mois d’été. JLL s’attend à une croissance totale des coûts de deux à quatre pour cent. Mais il prévient que « les augmentations moyennes des coûts totaux par secteur seront très différentes ».